Tour de France 2015: La 3ème semaine vue par Aurélien Rez

Aurélien Rez, Coordinateur Conseil Sportif - Réseau Plus Foot (structure spécialisée dans le conseil, management et accompagnement de joueurs, entraîneurs, clubs de football).

Les Alpes sont sans pitié.

Elles ont néanmoins le pouvoir de faire renaître les phœnix fatigués.

Le cyclisme possède cette part d’incertitude qui fait d’un coureur proche de l’abandon en 1ère

semaine, un des plus combatifs en montagne en 3ème semaine. Et cette fois les dieux du vélo étaient avec les Français. Quelle 3ème semaine de la part des déceptions de la première

quinzaine, Thibaut Pinot et Romain Bardet !

Les Alpes sont sans pitié.

3ème du classement général, c’est malade que l’Américain de la formation BMC, Tejay Van

Garderen, se réveilla lors de la 1ère étape de montagne Mercredi dernier. Abandon et

anéantissement de ce qui aurait été le plus beau podium de sa carrière.

Cruel. Alberto Contador, en fît également les frais en chutant dans la descente du col d’Allos,

entérinant ses dernières chances de podium à Paris.

Les Alpes font renaître les phœnix fatigués.

Vincenzo Nibali, profitant d’un problème technique de Christopher Froome, réussi à distancer le groupe des favoris et s’en alla gagner l’étape de La Toussuire dans une superbe échappée au long cours. 5ème victoire sur le Tour de France pour l’Italien, tenant du titre.

Le bilan ?

Une domination d’un des plus grands grimpeurs de ces dernières années, le seul « fantastique » de cette édition 2015 : Monsieur Christopher Froome.

L’avènement de Nairo Quintana en tant que seul concurrent sérieux au Britannique.

Sûrement le futur grand vainqueur des prochains Tour de France vue son jeune âge. Il fût le seul à distancer Christopher Froome lors des deux dernières étapes de Montagne. Il lui reprit même plus d’une minute. Trop tard. Trop fébrile. Déjà trop distancé au classement pour voir si le maillot jaune l’aurait laissé s’enfuir dans d’autres conditions.

Alejandro Valverde, Vincenzo Nibali, Alberto Contador, sont certes de très grands coureurs. Ils peuvent remportés des Tours d’Espagne, d’Italie, des Dauphiné ou des Tirreno-Adriatico.

Mais ils appartiennent désormais (et c’est triste pour des grands coureurs comme Alberto Contador) aux seconds couteaux. Non pas qu’ils soient devenus plus faibles. Mais ils ne peuvent rien face à l’extraterrestre leader de l’équipe Sky et face à la jeunesse de son dauphin Colombien. Nibali, Contador, Quintana, Valverde ont tous tenté de distancer l’ogre Britannique. Sans résultat.

Viennent ensuite Robert Gesink et Bauke Mollema qui enchaînent les tops 10 d’années en

années tout en restant dans l’ombre médiatique.

Les coups de chapeaux ?

A Daniel Teklehaimanot, de l’équipe Sud-Africaine MTN-Qhubeka, 1er Erythréen à porter le maillot à pois.

Que dire de Peter Sagan ? 5 places de deuxième, toujours à l’avant et 4ème maillot vert de

meilleur sprinteur de suite. Ce coureur fantasque et si talentueux revient à 2 titres du

recordman Allemand, Eric Zabel.

Coup de chapeau également à Warren Barguil, 14ème pour sa première participation. Il mérite les honneurs et se place parmi les plus grands espoirs tricolores de ces prochaines années.

Les Français ?

Warren Barguil est dans mes « coups de chapeaux » du dessus. Super Tour du jeune Breton !

Tony Gallopin, malgré une première quinzaine euphorique s’éteignit au rythme des dernières étapes de montagne. Ses lacunes en haute-montagne ne lui permettent pas de prétendre à un

podium sur un grand tour.

Bravo à Mickael Cherel discret durant ces trois semaines mais qui se classe à une surprenante 18ème place.

Quel panache de la part de Pierre Rolland de l’équipe Europcar (dont le sponsor va changer pour la saison 2016) qu’on ne retiendra pas sur ce tour, malgré une présence presque quotidienne dans les échappés et un nouveau top 10 à la clé (10ème).

Sûrement le meilleur grimpeur Français. Il ne lui manqua qu’une victoire d’étape.

Romain Bardet, enfin récompensé de son panache et du mérite d’avoir passé des heures malade sur sa machine, triomphait tout en haut de Saint-Jean de Maurienne, après l’enchaînement des

incroyables lacets de Montvernier. Porteur bref du maillot à pois lors des ultimes étapes, il finit à une très respectable 9ème au général. Il s’installe chaque année dans le Top 10 ; quel Tour de France, quel coureur, quel avenir !

Et comment ne pas s’incliner devant Thibaut Pinot et sa victoire sur la plus belle des étapes : la mythique Alpe d’Huez qu’il remporta en distançant l’ancien vainqueur du Tour d’Italie Ryder Hesjedal. 2 jours après avoir chuté dans la descente du col d’Allos alors qu’il s’en allait gagner en haut de Pra-Loup. Plus loin au classement général en raison de ses difficultés en première

semaine, il reste plein d’avenir et laisse augurer au cyclisme Français de resplendissants étés.

Les surprises ?

Le Suisse, Mathias Franck toujours présent en montagne et qui boucle pour la première fois un Tour de France avec une 8ème place.

Michael Cherel cité plus haut auquel j’ajouterais Alexis Vuillermoz, vainqueur d’une étape au Mûr-de-Bretagne, et Serge Pauwels, le Belge de l’équipe MTN-Qhubeka qui se classe 13ème

au Général.

Les déceptions ?

Pour certains, ça sent la fin de carrière : Thomas Voeckler, Aimar Zubeldia… ils furent de grands coureurs mais je pense qu’une page se tourne.

Edvald Boasson Hagen est resté invisible également sur ce Tour de France, peut-être malade ou dans une équipe qui ne lui correspond pas… Arnaud Démarre et Mark Cavendish restent

mes déceptions sur les sprints.

Les sprinteurs ?

Très belle 2ème place de Bryan Cocquart sur les Champs-Elysées.

Pour le reste il faudra repasser. Il n’y a pas grand-chose à dire : le Gorille de Rostock, André

Greipel a tout raflé dans les sprints. Mark Cavendish décevant, a malheureusement perdu sa

domination d’il y a quelques années. Espérons que Marcel Kittel sera là l’an prochain pour tenir tête à son compatriote Allemand, lauréat, tout comme lui en 2014, de 5 victoires d’étapes.

A l’année prochaine

Le Tour de France fût, à mon goût, très beau et intéressant. Il y avait énormément de talents dans ce peloton. Enormément de très bons grimpeurs pour les étapes de montagne.

Ce n’est la faute de personne si un coureur est au-dessus des autres et annihile donc le suspens tant espéré par les suiveurs.

Rendez-vous donc fin Août pour le Tour d’Espagne, et fin Septembre pour le Championnat du Monde.

Bonne vacance à tous ! Vive le vélo, vive le tour !

Aurélien Rez

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